Crépuscule

Chers amis, bonjour!

Je suis fier de vous présenter "Crépuscule", ma nouvelle fic. Vingt-trois chapitres, de nombreux personnages, des combats intéressants, un scénario que j'estime original.

J'aimerais dédicacer cette fic:

-A Finalmew, pour tout ce qu'on a fait ensemble sur jv.com, et parce que c'est un de ceux qui m'ont accueilli.
-A Zopp, parce que sa fic roxxe.
-A Kalista, parce que c'est Kalista.
-A Samus, parce qu'il ne lira pas cette fic.
-A superlink et Link_le_Roi, ainsi qu'aux membres de la LACB qu'on ne voit plus.
-A moi-même, parce que je suis parfait et modeste.
-A un type nommé Kasumi, qui ne me connaît pas et que je ne connais pas, mais qui est l'auteur de la fic "Mission Colosseum", qui, je crois, a malheureusement disparu du Net, et c'est dommage parce que cette fic était géniale.
-A tous ceux qui ont aimé Projet Genesis, et que j'ai déçu en abandonnant cette fic.
-A tous les écrivains de fics Pokémon.
-Et encore à moi-même, parce que je suis tellement parfait et modeste que je mérite bien une deuxième dédicace.

Ah, et pendant que j'y suis, les raisons pour lesquelles cette fic va roxxer:

-C'est moi qui l'écris.
-Elle comportera 23 chapitres, et 23 est un nombre qui roxxe, parce que je l'ai décidé.
-Il y a des Pokémon qui roxxent dedans, comme Feunard, Noctali, Chapignon et Sablaireau.
-Le nom de la fic ne comporte ni "Pokémon", ni "aventure".
-Elle a été dédicacée dix fois, dont deux fois à moi-même.

Et sans plus attendre, voici le premier chapitre!

Chapitre 1: Soleil


Carmin-sur-mer. Une ville animée, comme la plupart des villes portuaires. Partout dans les rues, des gens vont et viennent. Des dresseurs de Pokémon visitent l'arène du Major Bob pour tenter d'accroître leur collection de badges, et on devine à la mine réjouie ou déçue de ceux qui en ressortent le résultat de leur combat.
Les places de la ville grouillent d'activité. On y entend les cris des Pokémon qui y combattent, les exclamations de joie ou de colère de leurs entraîneurs, et les encouragements des spectateurs. Ces combats de Pokémon sont des luttes amicales, des spectacles de rue qui attirent les passants curieux et qui vont même parfois jusqu'à déclencher quelques paris.
Les dresseurs qui se défient ainsi dans les rues sont le plus souvent des débutants, des enfants de dix ou onze ans qui ont récemment reçu leur premier Pokémon et qui veulent s'améliorer par l'entraînement ou prouver leur valeur. La raison de cette basse moyenne d'âge est que c'est l'âge où ils sont dans leur année de dresseur.
A la fin de l'année scolaire pendant laquelle un enfant atteint ses dix ans, se déroule une cérémonie, celle de la remise du premier Pokémon. Dans chaque ville, un matin, les futurs dresseurs sont convoqués et se voient remettre leur principal compagnon, leur premier Pokémon. Ils passent ensuite une année scolaire complète en tant que dresseurs, c'est-à-dire qu'ils ne vont plus à l'école. Généralement, ils profitent de cette année de dresseur pour voyager, capturer de nouveaux Pokémon et amasser les badges d'arène, tandis que leurs Pokémon grandissent, évoluent et deviennent de plus en plus forts. Puis, l'année suivante, les enfants reprennent leurs études.
Sur le port de Carmin-sur-mer, une fille se promène, aux côtés de son Maraiste. Elle regarde les nombreux bateaux amarrés, mais son regard est attiré par la mer. Par l'océan d'azur, sur lequel scintille le soleil, qui tape fort en cette fin d'août.
Cette fille s'appelle Jill d'Amarille. Elle a douze ans depuis peu, et c'est la fin de son année de dresseuse. Elle sait que dans une dizaine de jours, elle reprendra l'école. Retourner en cours, après tout ce temps, lui paraît étrange. Certes, tous les dresseurs et dresseuses de son âge pensent la même chose. Après tout, plus d'un an s'est déroulé depuis la remise de leur premier Pokémon. Mais pour elle, c'est encore plus spécial. Pas seulement parce qu'elle est déjà une excellente dresseuse, pour son âge en tout cas, qui, quelques heures auparavant, relevait victorieusement tous les défis qui lui étaient lancés sur la grand-place de la ville; mais aussi, et surtout, parce qu'elle a vécu, depuis le jour où elle a reçu son premier Pokémon, une aventure unique.

***

Quatorze mois plus tôt, par un vendredi de juin, Jill, dix ans et demie, se baladait sur le port de Carmin-sur-mer, sa ville natale. Ce genre de promenades lui plaisait depuis sa plus tendre enfance. Depuis des années, quand elle ne savait pas quoi faire, elle allait sur le port et admirait les bateaux. Elle avait même sympathisé avec des marins, à force de les croiser et de s'arrêter devant leurs bateaux.
Mais ce jour-là, Jill ne pensait pas aux bateaux. Elle était beaucoup trop excitée pour cela. L'année scolaire était en effet finie, et la cérémonie de remise du premier Pokémon allait se dérouler le lendemain. Dans moins d'une journée, elle allait recevoir son premier Pokémon, elle allait devenir officiellement une dresseuse! Elle en mourait d'impatience.
Le soir, elle eut beaucoup de mal à trouver le sommeil. Elle ne cessait de se demander quel serait son compagnon. Elle espérait un Pikachu, comme celui de Sacha, le fameux maître Pokémon. Mais d'autres feraient l'affaire... un Ptitard, un Rondoudou ou un Evoli la combleraient tout autant. Ou un Goupix, ou une Obalie... Jill s'endormit en énumérant les Pokémon qui lui plairaient.
Le lendemain, quand elle se réveilla, son premier réflexe fut de regarder son réveil. 8h04, elle avait donc deux heures avant la cérémonie. Ces deux heures furent les plus longues de sa vie. Chaque minute lui semblait être une éternité, une épreuve qu'elle devait endurer avant d'être finalement délivrée par la remise de son premier Pokémon. A neuf heures et demie, elle était devant l'école de Carmin-sur-mer, attendant son ouverture avec une impatience redoublée. Etonnamment, elle n'était pas la première: deux enfants de sa classe étaient déjà présents, discutant du Pokémon qu'ils auraient bientôt.
Peu à peu, les autres futurs dresseurs arrivèrent. A dix heures moins le quart, Jill vit arriver sa meilleure amie, Éliane, qui paraissait bien plus détendue que tous les autres enfants. Quelqu'un qui ne la connaissait pas aurait pu penser que la cérémonie ne l'intéressait pas, mais Jill savait qu'en réalité, Éliane était aussi excitée que n'importe qui. Simplement, elle ne le montrait pas.
A dix heures moins cinq, les dix-sept élèves de la classe de Jill, qui avaient tous eu dix ans pendant l'année, étaient présents. Néanmoins, il leur fallut attendre encore cinq minutes pour que leur professeur, un homme ponctuel, vienne leur ouvrir la porte. Aussitôt, des cris éclatèrent, et tous les enfants s'engouffrèrent dans le hall d'entrée de l'école en se poussant gentiment les uns les autres. Ils n'avaient jamais étaient aussi heureux d'aller à l'école.
Le professeur les mena dans une pièce vaste, dans laquelle de nombreux présentoirs étaient disposés en ligne. Sur chacun de ces présentoirs se trouvait une Pokéball. Tandis que les élèves pénétraient dans la salle de la cérémonie, leurs discussions se faisaient de plus en plus nombreuses. Plusieurs minutes furent nécessaires pour que la cacophonie de cris et de bavardages cesse. Puis le professeur prit alors la parole, sa voix couvrant les murmures des élèves, incapables -et c'était compréhensible- de rester totalement silencieux.
Il leur expliqua qu'ils choisiraient chacun un Pokémon parmi ceux présents ici. Il y avait plus d'une vingtaine de Pokéballs, et que par conséquent certains, n'ayant pas trouvé de dresseur, seraient remis en liberté. L'ordre dans lequel les enfants choisiraient leur Pokémon serait l'ordre du classement scolaire. Jill sourit: elle était quatrième de la classe, donc elle aurait le choix entre tous les Pokémon présents ici, moins trois. Elle ne serait donc pas trop limitée dans sa décision.
Puis le professeur appuya sur un bouton de la salle, et au-dessus de chaque présentoir apparut un hologramme du Pokémon à l'intérieur. Aussitôt, tous les enfants se mirent à discuter des Pokémon présents, et de celui qu'ils choisiraient.
-Oh, il y a un Caninos là-bas, à droite!
-Eh, je prends le Mystherbe!
-Non, il est à moi!
-Je choisirai avant toi, t'as qu'à prendre le Chétiflor qui est là!
-Y a un Chétiflor? J'avais pas vu! Je le prends!
-Eh non, il est à moi!
-Non, je prends le Chétiflor, je te laisse le Psykokwak!
Jill n'écoutait pas ces discussions. Elle avait repéré le Pokémon qu'elle voulait. Le septième en partant de la gauche: un Pikachu! C'était lui qu'elle prendrait. Les Pokémon qui lui plaisaient ne manquaient pas, pourtant : un Gobou, une Obalie, un Tarsal, un Caninos, une Mélofée… Mais c'était Pikachu qu'elle voulait.
Finalement le professeur, coupant court aux négociations, déclara:
-Bien, vous avez pu voir les différents Pokémon que vous pouvez choisir. Je vais donc vous appeler, un par un, et vous viendrez prendre la Pokéball de votre choix.
Le premier élève à être appelé fut le premier de la classe qui choisit, sans grande surprise, le Gobou, le Pokémon le plus rare de ceux qui leur étaient proposés, et également un Pokémon puissant et gentil.
La seconde à choisir fut Marine, une fille que Jill n'appréciait pas particulièrement. Elle se dirigea vers la gauche, là où se trouvait le Pikachu. Jill pria de toutes ses forces pour que ce ne soit pas lui qu'elle choisisse. Son angoisse fut à son comble quand Marine s'arrêta juste devant la Pokéball du Pokémon électrique. Puis elle reprit sa marche, et choisit finalement le Tarsal. Jill laissa échapper un soupir de soulagement.
Puis vint un garçon aux cheveux blonds. Sans la moindre hésitation, il marcha jusqu'à la septième Pokéball en partant de la gauche...
-Je prends Pikachu, dit-il.
Le cœur de Jill fit un bond. Non, il ne pouvait pas prendre Pikachu! Pourquoi lui? Et il n'avait même pas hésité. D'un coup net, il lui avait brisé tous ses espoirs. C’était trop injuste…
Puis elle réalisa qu'elle était en train de pleurer un Pokémon qui ne la connaissait pas, un Pokémon qu'elle-même ne voyait que depuis un quart d'heure. C'était sans doute stupide de se mettre dans tous ces états pour aussi peu, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher.
-Jill, c'est à toi, fit la voix du professeur.
A contrecœur, elle se leva. Puisqu'elle ne pouvait pas prendre Pikachu, elle choisirait Obalie à la place. Après tout, c'était un Pokémon mignon, qu'elle voulait avoir, et elle pourrait toujours attraper un Pikachu sauvage. Le cœur plus léger, elle se dirigea vers la Pokéball d'Obalie. Elle jeta un dernier coup d’œil sur les autres Pokémon pour être sûre qu'elle n'avait rien manqué...

...Et aperçut un Pokémon qui attira son attention. Elle tourna la tête et vit un Wattouat. Elle ne savait pas pourquoi, mais soudainement, elle ne voulait plus d'Obalie. Ce Wattouat l'attirait, c'était comme un coup de foudre. Un coup de foudre pour un Pokémon électrique... Jill ne se soucia pas du mauvais jeu de mots et se dirigea vers la Pokéball de Wattouat, qu'elle saisit fièrement.
La sensation qui l'envahit au moment où elle brandit la sphère qui contenait son compagnon était unique: enfin, elle était devenue une dresseuse. Elle allait pouvoir combattre, capturer des Pokémon, parcourir le monde, gagner des badges. Elle s'imagina à la tête d'une équipe de six Pokémon invincibles, gagnant combat sur combat. Ce fut la voix d'Éliane qui la sortit de sa rêverie.
-Je choisis Mélofée.
Jill regarda son amie. Éliane, choisir un Mélofée? Plutôt étonnant... elle n'était pas du genre à s'intéresser aux Pokémon mignons. Un Medhyena lui aurait beaucoup plus convenu...
Quand Jill lui fit la remarque, Éliane répondit: "J'aime bien Mélofée". Ce qui ne l'avançait pas beaucoup.
Une fois que les dix-sept enfants furent devenus dresseurs, ils sortirent tous de la salle, leur Pokéball à la main. La plupart d'entre eux couraient vers la sortie de l'école, impatients de débuter leur vie de dresseur. Jill, quant à elle, resta aux côtés d'Éliane, qui marchait tranquillement. Quand elles eurent passé la porte d'entrée, les deux filles firent sortir leur compagnon de leur Pokéball.
Jill s'accroupit devant son Wattouat et lui parla d'une voix d'enfant joyeuse.
-Bonjour, toi! Je suis Jill, je suis ta dresseuse.
Le Pokémon électrique lui répondit par des petits cris joyeux, qui de toute évidence semblaient indiquer qu'il était heureux de sa dresseuse. Il la regardait de ses petits yeux noirs et la sphère au bout de sa queue émettait une lueur jaune, symbole de sa joie. Jill caressa son corps couvert de laine blonde, ce à quoi le Pokémon répondit par une caresse de la tête.
Puis Éliane demanda:
-On fait un combat?
Jill regarda autour d'elle. Plusieurs dresseurs s'étaient engagés dans des combats. Ici, un Caninos lançait ses premières flammèches sur un Tarsal; là, un Osselait chargeait un Mimitoss. Les enfants qui dirigeaient ces combats semblaient tous être animés de la même passion. Ils ressentaient tous le plaisir des combats de Pokémon, des charges et des esquives, des stratégies d'attaque et des parades...
Plus Jill les observait, et plus elle avait envie, elle aussi, de disputer son premier duel.
-Oui, répondit-elle à son amie.
A peine l'eut-elle dit qu'Éliane se plaça en face d'elle, sa Mélofée à ses pieds. Wattouat, à son tour, se tourna vers son adversaire, et ainsi débuta le premier combat Pokémon de Jill d'Amarille et d'Éliane Merrac.
Pour les deux amies, ce combat était très important, parce que c'était leur premier, mais surtout parce que c'était la matérialisation de leur opposition latente.
Jill et Éliane étaient opposées, autant physiquement que mentalement. Les cheveux châtains de Jill, qui tombaient librement derrière ses épaules à l'exception de deux longues mèches qui caressaient ses joues, contrastaient avec ceux, noirs, d'Éliane, attachés en queue de cheval. Les yeux noisette de Jill s'opposaient aux pupilles émeraude d'Éliane. Là où Jill paraissait enjouée, insouciante, innocente, Éliane semblait calme, froide, hautaine. Même leurs vêtements soulignaient leurs différences: T-shirt jaune citron, jupe blanche et gilet pour Jill, haut bleu, pantalon noir et veste en jean pour Éliane.
Et bien sûr, leur opposition était visible dans les Pokémon qui se faisaient face. Wattouat, couvert de laine d'un jaune solaire, contre Mélofée, d'une pâleur rappelant la lune. Les deux créatures, de même taille, se jaugèrent du regard, immobiles, jusqu'à ce que Jill rompe le silence.
-Wattouat, attaque Charge!
Le Pokémon électrique courut vers son adversaire, qu'il frappa d'un coup de tête. Mélofée riposta alors en frappant Wattouat de ses petits poings, sur l'ordre de sa dresseuse. Wattouat encaissa le coup, et donna un nouveau coup de tête au Pokémon d'Éliane, ce qui la fit tomber au sol. Jill poussa un petit cri de joie mais lut dans les yeux de sa rivale que celle-ci n'avait pas dit son dernier mot.
-Mélofée, Rugissement!
Mélofée se releva et poussa alors un cri qu'on n'aurait pas soupçonné de la part d'un être en apparence si doux. Ce cri intimida Wattouat, et lorsque celui-ci se jeta une fois de plus sur son adversaire, le coup fut beaucoup moins violent. Mélofée riposta alors par une série rapide de coups de poing qui renversèrent le Pokémon électrique. La sphère au bout de la queue de Wattouat devint rouge, et Jill devina que c'était un mauvais signe. Elle regarda Éliane, qui affichait clairement un air satisfait.
-Achève-le! cria-t-elle. Ecras'face!
Mais Mélofée ne bougea pas. Il semblait lutter contre une douleur afin de rester debout. Les deux filles se demandèrent quelle était cette douleur. Bien sûr, Mélofée avait été blessée par les coups de Wattouat, mais cela ne l'avait pas empêché, quelques instants plus tôt, de marteler son adversaire de coups.
L'explication fut donnée lorsqu'une étincelle bleue surgit du corps de Mélofée. Ce fut Jill qui comprit la première. En frappant Wattouat, elle avait été blessée par l'électricité statique qui parcourait son corps. Désormais, les deux Pokémon étaient dans le même état de faiblesse.
-Bien joué, Wattouat! s'écria Jill.
Le Pokémon électrique, se sentant encouragé, se releva péniblement sur ses pattes, puis concentra l'électricité qui parcourait son corps jusqu'à la sphère au bout de sa queue. Enfin, en poussant un cri, il la relâcha, sous la forme d'un éclair qui vint frapper Mélofée. Elle ne put pas résister à l'attaque, et s'effondra.
Jill se précipita vers son Wattouat, épuisé mais vainqueur, pour le féliciter.
-Bien joué, dit simplement Éliane en rappelant sa Mélofée dans sa Pokéball. Jill pouvait voir la déception de son amie, mais comme toujours, celle-ci s'efforçait de rester impassible. A son tour, Jill fit rentrer Wattouat dans sa sphère protectrice, et les deux filles se dirigèrent vers le centre Pokémon de Carmin-sur-mer, pour y soigner leurs compagnons, pour la première fois de leur vie.
Tout allait bien pour Jill. Elle venait d'être dresseuse, elle avait un Pokémon merveilleux, et elle avait gagné son premier combat. Dans le ciel, le soleil luisait comme une promesse d'espoir. La vie était belle.

***

Pendant ce temps, quelque part à Hoenn, un adolescent aux cheveux mauves était tué. La dernière chose qu'il vit fut le visage de son meurtrier, un sourire aux lèvres. Et tandis qu'il tombait définitivement dans l'inconscience, sa dernière pensée fut pour celle qu'il abandonnait à la vie, pour celle qui allait rester seule, pour celle qu'il ne pourrait pas prévenir de ce qu'il avait vu.
Lucile...

Magnifique ! Magnifique ! Ma... Ben maginifque, quoi. Comme toujours. ^^
L'histoire debute bien et le suspence s'installe deja.. J'aime beaucoup les descriptions des pokemon et l'opposition de Jill et Eliane.

Et puis quelle dedicace ! ^^

Merci.

Chapitre 2: Premiers pas



-Et maintenant, on fait quoi?
Jill reprit sa Pokéball des mains de l'infirmière du Centre Pokémon, puis réfléchit à la question que venait de poser Éliane.
Au fond, c'était étrange qu'une telle question soit posée. Les deux filles étaient maintenant des dresseuses, et par conséquent, de nombreuses portes leur étaient maintenant ouvertes. Elles pouvaient parcourir le monde, capturer des Pokémon, mener des combats et tenter de gagner des badges. Tant de choix possibles, qui ne l'étaient pas la veille...
Non. En réalité, ce n'était pas vrai. Même si elles avaient leur premier Pokémon, Jill et Éliane n'étaient pas encore de vraies dresseuses. Elles ne le deviendraient qu'une fois qu'elles auraient eu leur carte de dresseur, qu'elles devaient attendre pendant deux jours, le temps qu'elles soient fabriquées. D'ici là, elles pouvaient parfaitement capturer des Pokémon et affronter d'autres dresseurs, mais l'accès aux matchs officiels, à savoir les combats dans les arènes Pokémon et les tournois, leur était interdit.
Et de toute façon, pour combattre, il leur fallait capturer un Pokémon, puisque chaque combat Pokémon nécessitait deux Pokémon. C'était la règle d'or, et ce dans tous les continents: dans un duel, chaque dresseur utilise deux Pokémon, l'un après l'autre, qu'il peut intervertir. Les seuls combats qui échappaient à cette règle étaient le premier combat de chaque dresseur -ce fait n'était pas officiel, mais les enfants venant de recevoir leur premier Pokémon étaient en général trop impatients de combattre pour attendre de capturer un Pokémon-, et les duels qui se déroulaient à la Ligue Pokémon, car ils opposaient des dresseurs qui comptaient parmi les meilleurs du monde, et par conséquent la limitation habituelle, qu'on employait pour éviter que les combats durent trop, n'avait aucun sens.
Ainsi, en vérité, Jill et Éliane n'avaient pas le choix:
-On doit aller capturer des Pokémon, déclara Jill.
-Alors, on y va tout de suite, répondit Éliane tandis que les deux filles se dirigeaient vers la sortie du Centre Pokémon. Tu sais qu'on a pas tout le temps qu'on veut, ajouta la dresseuse aux cheveux noirs.
Jill hocha la tête d'un air peiné. Elle ne savait que trop bien que le temps qu'elle passait avec son amie était limité: le lendemain soir, Éliane quitterait Carmin-sur-mer et le continent de Kanto. Elle partirait en vacances pendant deux mois à Hoenn, avec ses parents et son grand frère.
Cette séparation, bien que provisoire, était source de tristesse pour les deux filles, car elle les empêchait d'entreprendre un voyage autour de Kanto ensemble; ou du moins, elles devraient attendre deux mois avant de commencer ce périple. Elles avaient bien essayé de négocier avec les parents d'Éliane pour que celle-ci ne parte pas en vacances avec eux cette année -après tout, ils étaient d'accord pour la laisser entreprendre un voyage une fois que les vacances seraient terminées et qu'ils seraient tous rentrés à Carmin-sur-mer-, mais sans succès: la mère d'Éliane refusait catégoriquement de laisser sa fille aussi loin d'elle. Éliane partirait à Hoenn pendant deux mois.
Les deux dresseuses avaient bien dû accepter ce fait, et étaient déterminées à profiter au maximum du temps qu'il leur restait.
Aussi, lorsque Jill sortit du Centre Pokémon, retrouvant ainsi la chaleur et l'animation bruyante de la ville, elle se dirigea sans hésitation vers le magasin le plus proche, située quelques rues plus loin, suivie par Éliane. Les deux filles entrèrent dans la boutique pour acheter des Pokéballs. Elles en ressortirent dix minutes plus tard, ruinées malgré le fait qu'elles n'aient acheté que trois Pokéballs chacune: une seule de ces sphères indispensables coûtait 200 Pokédollars, c'est-à-dire plus de deux fois ce qu'elles recevaient chaque mois en argent de poche.
Puis les deux dresseuses prirent la route vers l'est, jetant au passage de rapides coups d’œil aux combats qui se déroulaient sur le chemin, et arrivèrent après quelques minutes sur la route 11. C'était une sorte de gigantesque prairie, parsemée d'arbres dont les ombres étaient des les seuls refuges qu'on puisse trouver contre le soleil. Un chemin de terre battue coupait à travers les hautes herbes et menait, à l'horizon, jusqu'à une petite forêt et à la route 12 qui liait Lavanville à Parmanie. De fins sentiers improvisés, créés par les allées et venues des dresseurs qui fouillaient la prairie à la recherche de Pokémon sauvages, s'échappaient du chemin principal, comme des affluents se jetant dans un fleuve.
La première impression de Jill lorsqu'elle vit cette vaste étendue de vert fut un sentiment de liberté. Tous les espaces semblables, remplis de Pokémon à capturer, qu'on pouvait trouver dans le monde, lui étaient désormais ouverts, maintenant qu'elle avait Wattouat à son côté. Cette réalité provoquait en elle la même excitation que ressent un enfant ouvrant un cadeau, cette sensation de plaisir face à une nouveauté agréable et paraissant sans limites.
La jeune dresseuse fit sortir son Wattouat de sa Pokéball, puis commença à s'aventurer dans les hautes herbes qui lui chatouillaient les mollets, à la recherche d'un Pokémon sauvage. Cependant, Éliane, qui marchait à côté d'elle accompagnée de sa Mélofée, fut plus rapide.
Au milieu des herbes poussaient des plantes, auxquelles les dresseuses n'auraient prêté aucune attention sans la Mélofée d'Éliane. Celle-ci repéra que l'une d'entre elles, dont seules des feuilles dépassaient du sol, s'agitait étrangement, et entreprit de l'arracher. Elle n'était pas assez forte pour cette tâche, mais son action attira l'attention d'Éliane. Cette dernière ne comprenait pas ce que voulait faire son Pokémon, mais elle essaya néanmoins d'arracher les feuilles. Elle les prit donc dans ses mains et les tira vers elle. Alors, comme mue par sa propre volonté, la plante sortit de la terre. Surprise, Éliane la lâcha, la laissant tomber par terre. C'est alors que les deux dresseuses virent que cette plante était en réalité un Pokémon dont le corps noir était surmonté par les feuilles qu'elles avaient tenté d'arracher.
-Un Mystherbe! s'écria Éliane, sans parvenir à dissimuler sa joie derrière son apparente indifférence habituelle.
Aussitôt, Mélofée se prépara au combat, n'attendant pour attaquer qu'un ordre de sa dresseuse.
-Mélofée, attaque Ecras'face!
Le Mystherbe sauvage reçut la gifle de son adversaire, à laquelle il répondit en vaporisant une poudre empoisonnée. Éliane put voir, au teint plus pâle que d'habitude qu'avait pris Mélofée, que ce pollen l'affectait et la faisait souffrir. Néanmoins, celle-ci était déterminée à ne pas se laisser faire, et riposta en frappant le Mystherbe qui tomba à terre. Le Pokémon plante pointa alors les feuilles qui poussaient sur sa tête en direction de son adversaire. Comprenant qu'il comptait ainsi aspirer à l'aide de l'attaque Vol-vie l'énergie de son Pokémon, Éliane ordonna:
-Mélofée, Berceuse!
Aussitôt, une douce mélodie aux accents mystiques s'échappa de la bouche de Mélofée et s'enroula autour de Mystherbe, comme un serpent de musique hypnotique cherchant à étouffer sa proie. Le Pokémon plante ne put échapper au sommeil qui venait le traquer. Dès que ses petits yeux se fermèrent, Éliane détacha de sa ceinture une des Pokéballs qu'elle avait achetées, et la lança sur lui. La sphère rouge et blanche rebondit sur la tête du Pokémon endormi et vint s'immobiliser sur le sol. Un rayon de lumière s'en échappa alors et happa le Mystherbe. A l'intérieur de la Pokéball, il ne se débattit presque pas, et très vite la sphère s'immobilisa sur le sol. Éliane la ramassa alors. Sa fierté d'avoir capturé un Pokémon se lisait sur son visage, et cette fois elle n'essaya même pas de la cacher.
Jill, qui avait assisté avec intérêt au combat et à la capture du Mystherbe, félicita son amie. Cependant, son esprit était accaparé par son désir, désormais décuplé, de capturer elle-même un Pokémon.
Elle fouilla les hautes herbes avec une ardeur redoublée, et Wattouat tentait de l'aider du mieux qu'il pouvait, mais sans succès. Éliane cherchait également des Pokémon, mais avec beaucoup moins d'intérêt. Sa Mélofée était rentrée dans sa Pokéball pour ne pas souffrir de la poudre empoisonnée.
Finalement, des piaillements venant du ciel attirèrent l'attention de Jill. Elle leva la tête et vit un groupe de Piafabecs prendre leur envol depuis un arbre situé quelques mètres devant elle. Elle voulut saisir l'occasion et demander à Wattouat d'attaquer, mais le Pokémon électrique avait devancé sa dresseuse. A peine Jill avait-elle ouvert sa bouche pour formuler un ordre, qu'un des Piafabecs fut frappé par un éclair et s'effondra au sol. Elle courut alors vers lui, suivie de Wattouat, dont la sphère au bout de la queue rayonnait encore de la lumière jaune vif qu'elle prenait lorsqu'elle lançait une décharge électrique.
Le Piafabec blessé était à terre, mais ne s'avouait pas vaincu. Ses ailes, roussies par l'éclair, ne lui permettaient plus de s'envoler, mais Jill pouvait lire dans ses yeux noirs une résolution à toute épreuve. Wattouat, confiant, le chargea, comptant ainsi mettre son adversaire KO et par là, finir le combat, mais le Piafabec le reçut par un coup de bec pointu qui fit reculer le Pokémon électrique. Puis l'oiseau prit les devants et attaqua à son tour Wattouat. Celui-ci, surpris par l'assaut, encaissa mal le coup, qui le fit rouler à terre. Il n'était pas plus affaibli que le Piafabec, mais ce fut ce dernier qui lança l'assaut suivant. Wattouat se préparait à recevoir stoïquement la charge quand il entendit la voix de Jill:
-Cage-éclair!
Comprenant l'idée de sa dresseuse, Wattouat concentra l'énergie de son corps au bout de sa queue puis la relâcha en direction du Piafabec. L'étincelle ne fut pas jaune comme les éclairs qu'il lançait habituellement, mais bleue. Elle parcourut le corps du Pokémon oiseau et le paralysa, stoppant ainsi son attaque.
Jill jeta alors une Pokéball au Piafabec. La sphère retomba juste devant lui et l'aspira de sa lumière rouge.
La jeune dresseuse était plus tendue que jamais tandis que sa Pokéball bougeait, témoignant de la tentative d'évasion de l'oiseau.
Puis elle s'immobilisa. Jill se rua vers la sphère et la prit dans ses mains, animée par une exaltation qu'elle n'avait jamais connue. Dans cette Pokéball se trouvait un Piafabec, qu'elle avait capturée par elle-même. Son Piafabec.

Maintenant en possession de deux Pokémon chacune, les deux amies rentrèrent à Carmin-sur-mer. Elles prirent la direction du Centre Pokémon et y firent soigner leurs créatures. Elles en sortirent en réalisant que maintenant, elles pouvaient aller défier d'autres dresseurs.
Comme il était midi passé, Jill invita Éliane à venir déjeuner chez elle, qui accepta. Les deux filles ne sortirent de la maison que plus de deux heures plus tard, pour éviter le zénith.
Elles décidèrent d'aller défier des dresseurs sur la route 6, située au nord de Carmin-sur-mer et qui reliait la ville portuaire à Safrania. Elles discutaient en cheminant:
-Tu ne devrais pas garder tes deux Pokémon en dehors de leur Pokéball en même temps, dit Jill.
-Pourquoi?
-Ca les rend moins forts. Je sais pas comment ça se fait, mais quand tu as deux Pokémon sortis de leur Ball en même temps, ils sont deux fois moins forts que d'habitude.
-Ah oui, c'est vrai.
-D'un autre côté, c'est pratique, continua Jill. Ca empêche de tricher en utilisant plusieurs Pokémon en même temps.
-Tu penses que celui qui a inventé la Pokéball a fait exprès? demanda Éliane.
-Aucune idée.
A ce moment, elles arrivèrent sur la route 6. Elle était plus aménagée que la route 11 et son chemin principal était plus net. Quelques maisons étaient érigées au milieu des hautes herbes. Comme sur toutes les routes, presque tous ceux qui arpentaient la route possédaient des Pokémon. La plupart cherchaient dans les hautes herbes de nouvelles créatures à capturer, tandis que d'autres étaient engagés dans des combats. Jill et Éliane comptaient défier certains de ceux-là, mais elles ne pouvaient pas affronter n'importe qui. La plupart de ces dresseurs étaient bien trop expérimentés et auraient vaincu les deux filles en quelques secondes. Elles se mirent donc en quête d'un dresseur de leur âge, débutant comme elles. Jill fut la première à repérer un dresseur correspondant à ces critères. Il s'agissait d'un petit blond à lunettes nommé Martin qui avait été dans sa classe à l'école à Carmin-sur-mer. Jill lui proposa un duel, qu'il accepta.
La jeune dresseuse frémit d'excitation. Son premier vrai combat! Elle détacha de sa ceinture la Pokéball contenant Piafabec et la jeta au sol, impatiente de voir ce que son nouveau Pokémon valait. De la Pokéball de son adversaire jaillit un Caninos. Ca devait être le premier Pokémon de Martin car les Caninos étaient plutôt rares autour de Carmin-sur-mer.
-Piafabec, attaque Picpic!
A la surprise de Jill, son Pokémon ne bougea pas. Elle répéta son ordre, mais ne reçut en réponse qu'un piaillement. De toute évidence, Piafabec refusait d'obéir aux ordres de sa dresseuse.
Martin profita de cette occasion:
-Caninos, Vive-Attaque!
Le Pokémon feu chargea Piafabec à une vitesse étonnante et le percuta, l'envoyant rouler au loin.
Cette fois, blessé dans son orgueil, le Pokémon oiseau riposta. Il se rua vers le Caninos, bec et serres en avant, et le frappa de toute sa puissance.
Le Caninos se releva alors sur ses pattes et fit face à Piafabec. Les deux Pokémon s'observaient, quand soudain s'éleva dans l'air une sorte de mélodie. Elle rappelait vaguement la Berceuse de Mélofée, mais elle ne semblait pas avoir pour vocation d'endormir quoi que ce soit. C'était une musique douce, composée de notes aiguës, comme de la flûte. Jill tourna la tête vers le côté de la route qui menait vers Safrania, d'où semblait provenir la musique. Un vent violent semblait l'accompagner, et Jill dût fermer les yeux car quelque chose les lui piquait.
Quelques secondes plus tard, la mystérieuse musique s'arrêta, et le vent s'apaisa, tout aussi soudainement qu'il avait commencé. La seule trace de son passage était le manteau de sable qui s'était abattu sur la route. Du sable fin, qui n'avait pu être apporté que par ce vent. Jill comprit que c'était ce qui lui avait piqué les yeux, mais elle ne savait pas d'où était venu ce sable. Elle regarda Martin, puis Éliane qui était resté près d'elle, mais aucun des deux ne comprenait. En regardant autour d'elle, elle s'aperçut qu'aucun des dresseurs de la route 6 ne semblait connaître l'origine de cette tempête de sable, ni de la mélodie.
-On reprend le combat? hasarda Martin.
Jill réfléchit. Ce mystère l'intriguait, mais au fond, il n'avait que peu d'importance.
-Oui, répondit-elle.
Aussitôt, Piafabec et Caninos se chargèrent. Les deux Pokémon se heurtèrent à une vitesse égale, mais le choc paraissait avoir affecté Caninos que Piafabec.
-Achève-le! cria Jill, sautant sur l'occasion. Attaque Furie!
Piafabec se rua vers son adversaire avec l'intention de lui donner le coup de grâce, mais la voix de Martin retentit.
-Caninos, Flammèche!
Le Pokémon feu rassembla ses dernières forces et cracha un jet de flammes sur l'oiseau, qui succomba à l'attaque.
Jill rappela son Piafabec dans sa Pokéball et envoya Wattouat à la place. Le Caninos avait été tellement affaibli qu'une charge suffit au Pokémon électrique de Jill pour le mettre KO. Martin, à son tour, envoya son second Pokémon, un Rattata.
A peine celui-ci fut-il sorti de sa Pokéball qu'il se rua vers Wattouat à une vitesse folle, et lui assena un coup de tête violent. Comprenant qu'il fallait agir vite, Jill cria:
-Wattouat, Rugissement!
Le Pokémon électrique lança alors le cri le plus menaçant qu'il put, ce qui effraya Rattata et calma ses ardeurs. Wattouat profita de ce moment de répit pour lancer un éclair sur son adversaire, ce qui l'affecta sérieusement. En revanche, cette fois le Rattata n'hésita plus à repartir à l'attaque. Il fonça sur Wattouat avec vélocité et lui mordit la patte avec une telle fureur que le Pokémon électrique poussa un cri de douleur. Il garda cependant assez de lucidité pour riposter de la manière la plus appropriée, en donnant un coup de queue à son adversaire. Le Rattata fut heurté par la sphère électrique au bout de la queue de Wattouat et relâcha son emprise sur la patte de celui-ci. Wattouat fit alors quelques pas en boitant mais son adversaire ne le poursuivit pas. Il était au sol, paralysé par le choc électrique.
Comprenant que la victoire était à portée de main, Jill cria:
-Recommence ça, Wattouat!
Le Pokémon électrique comprit et s'approcha de son adversaire à terre. Puis il lui assena un nouveau coup de queue, et une nouvelle décharge électrique secoua le corps du Rattata.
-C'est bon, tu as gagné, Jill, intervint Martin.
Il s'empressa de rappeler son Pokémon, puis rentra à Carmin-sur-mer pour le soigner, ainsi que Caninos.
-Beau combat, dit Éliane.
Jill sourit. Elle connaissait la franchise de son amie et savait que, si celle-ci la félicitait, ce n'était pas simplement par politesse, c'était parce qu'elle le pensait vraiment.
-Merci, répondit-elle. A ton tour de gagner, maintenant!

***

Quand, le lendemain soir, Éliane arriva sur le port de Carmin-sur-mer avec sa famille, une valise à la main, elle avait la certitude d'avoir profité au maximum de ces deux derniers jours. Jill et elle avaient chacune défié trois autres dresseurs de leur classe -deux ce dimanche, et un la veille-, et avaient remporté chaque combat. Mystherbe s'était révélé être plein de ressources, et Mélofée faisait montre d'une détermination exemplaire, qu'on ne soupçonnait pas chez un Pokémon à l'apparence aussi inoffensive.
Sur le port, avant d'embarquer à bord du bateau qui devait la mener à Algatia, Jill et Éliane se firent leurs adieux. Même si elles savaient que leur séparation n'était que temporaire, les deux filles ne pouvaient s'empêcher de la déplorer. Jill était la plus triste des deux, car elle aurait voulu, plus que tout, qu'elles passent les premiers mois de leurs vies de dresseuse ensemble. Pour la consoler, Éliane lui promit:
-Jill, la prochaine fois qu'on se verra, on fera un combat pour voir laquelle de nous deux est la plus forte, d'accord? Donc entraîne-toi bien, parce que j'ai une revanche à prendre! ajouta-t-elle en souriant, chose assez rare chez elle.
Lorsque, une demi-heure plus tard, le bateau s'échappa silencieusement du port, ces paroles tournaient dans la tête de Jill comme un soleil d'espoir.



Youpi, chapitre 2 fini.

Comme d'habitude, je suis à l'écoute de toutes vos critiques (positives ou négatives), suggestions, questions, etc.
Si vous avez lu, laissez un message! J'aime bien savoir que j'ai des lecteurs.

Un petit mot aussi: vive Bulbapedia ( http://bulbapedia.bulbagarden.net/wiki/Main_Page ). C'est un wiki (une encyclopédie sur Internet à laquelle chacun peut contribuer) sur Pokémon, en anglais certes, mais qui m'aide bien dans la rédaction de ma fic.

Ah, tu connais aussi Bulba... C'est moi qui t'ai montré ca ?
Bref, chapitre excellent.

Non, je connais Bulbapedia parce que c'est un des affiliés de Smogon, et qu'ils en parlent sur leur page d'accueil, et qu'à une époque j'allais pas mal sur Smogon.

Ok xD.
J'ai découvert ca en faisant une recherche (sur un épisode).

Bravo !
Les combats sont superbes, le texte est precis et descriptif, l'histoire tient bien et les comparaisons sont magnifiques ! Vivement la suite ^^

Salut tout le monde!
Vous êtes déprimés? La journée a été longue? Vous avez eu une sale note à votre contrôle de maths?
Détendez-vous!

Le troisième chapitre de Crépuscule est arrivé, pour votre plus grand plaisir! (ou pas.) Le voici sans attendre:


Chapitre 3: Le temps des défaites


Le jour qui se levait était, pour la plupart des gens, un lundi banal de juin. Pour un homme d'Algatia, c'était la veille d'un jour tant attendu, celui où les ombres des trois continents s'éveilleraient sous ses ordres. Pour un clan d'adolescents de Céladopole, c'était une nouvelle journée de tristesse, partagée entre un deuil et une attente anxieuse: celle d'un bouleversement à l'échelle mondiale, qui apporterait le bonheur à des milliers de dresseurs, et contre lequel ils savaient qu'ils lutteraient de toutes leurs forces.
Pour Jill d'Amarille, c'était le début d'un voyage initiatique, comme l'attestait la carte qu'elle tenait dans ses mains. Un rectangle de plastique de couleur turquoise, où était inscrits, en écriture informatique, les principales informations la concernant. Sa carte de dresseuse.
«Nom: d'Amarille. Prénom: Jill. Pokémon: Wattouat. Badges: 0...» Elle ne se lassait pas de relire ces données, même si elle n'y voyait que des banalités administratives. Cette carte était la preuve officielle qu'elle était une dresseuse, c'est pourquoi elle y puisait autant de fierté que dans les deux Pokéballs attachées à sa ceinture.
-Alors, je suppose que tu vas partir?
La voix douce, teintée d'une pointe de tristesse, qui avait posé cette question, était celle de la mère de Jill, assise dans le salon. C'était elle qui, une minute plus tôt, avait provoqué la joie de sa fille, en lui remettant sa carte, qui avait été livrée pendant la nuit. Mais, bien qu'elle partageât le bonheur de Jill, elle éprouvait une peine qu'elle ne parvenait pas à dissimuler, car elle savait depuis des années que, le jour où sa fille deviendrait officiellement une dresseuse, celle-ci partirait à l'aventure, comme elle en avait toujours rêvé.
Et en effet, Jill était plus que déterminée à quitter Carmin-sur-mer et partir en voyage. Elle avait reçu sa carte de dresseuse, et Éliane était partie: plus rien ne la retenait donc plus dans sa ville natale. Elle savait qu'en partant, elle causerait un peu de chagrin à ses parents, mais après tout, eux-mêmes étaient d'accord pour qu'elle vive sa vie librement, pendant son année de dresseuse. Et puis, accepter que leurs enfants les quittent faisait partie du rôle des parents, après tout.
C'est ainsi que, dans l'après-midi, après avoir déjeuné chez elle, à la demande de sa mère, qui essayait inconsciemment de repousser le départ de sa fille, Jill quitta sa maison.
Pendant qu'elle arpentait les rues étroites de Carmin-sur-mer, elle ne cessait de penser à son avenir proche: quels Pokémon elle comptait capturer, quelles arènes elle irait défier, et quelles stratégies elle utiliserait lors des combats. Elle s'imagineait déjà, portant fièrement les huit badges de Kanto sur sa veste, et empruntant la Route Victoire pour aller défier la Ligue Pokémon, quand elle fut ramenée à la réalité par la route 6, qu'elle avait finalement atteinte.
Son plan, à court terme, était d'aller à la découverte des routes des environs, afin de capturer quelques Pokémon sauvages et de défier les dresseurs de son niveau qu'elle croiserait. Après cela, elle irait probablement tenter de gagner son premier badge. Mais pour le moment, elle voulait surtout quitter Carmin-sur-mer, non pas parce que sa ville ne lui plaisait pas -au contraire, elle aimait cette atmosphère animée, joyeuse, voire criarde-, mais simplement par attrait pour la nouveauté. Elle regrettait qu'Éliane ne soit pas là pour l'accompagner, mais elle savait qu'elle devait se faire à cette idée.
Si elle avait choisi la route 6 comme première destination, plutôt que la route 11 de l'est, c'était parce que la mystérieuse tempête de sable de la veille, et la mélodie étrange qui l'accompagnait, l'intriguaient. En revenant sur le lieu où s'était produit l'évènement, elle espérait apprendre ce qu'il s'était passé -ou peut-être, voir se renouveler le phénomène.
Toutefois, quand elle s'avança sur la route qui menait à Safrania, elle ne vit rien d'anormal. Aussi loin que Jill pouvait voir, sous le ciel où une couverture de nuages dissimulait maintenant le soleil, l'agitation de la vaste étendue d'herbe n'était causée que par les dresseurs, qui s'affrontaient entre eux ou luttaient contre des Pokémon sauvages. Rien de mystérieux à cela.
Un peu déçue, même si elle devait bien s'attendre à ce résultat, la jeune dresseuse se mit en quête de Pokémon à capturer. Elle s'engagea dans les hautes herbes et marcha au hasard pendant près de dix minutes, mais sans trouver de créature à capturer. Finalement, elle crut sentir une présence près d'un buisson, à sa droite. Elle s'en approcha et trouva effectivement, caché par des plantes, un petit Pokémon d'une couleur tirant sur le jaune, qui semblait endormi. Jill le reconnut immédiatement: un Abra!
Jill savait que ce Pokémon était rare et difficile à attraper, mais qu'il pouvait utiliser, une fois capturé et élevé, des pouvoirs psychiques d'une puissance incroyable. Elle se réjouit de la possibilité de posséder un tel Pokémon, et s'approcha donc, sans faire de bruit, du Pokémon endormi, et fit sortir silencieusement Wattouat de sa Pokéball. Puis elle sortit une Pokéball vide de son sac, prête à la lancer dès que Wattouat aurait attaqué l'Abra.
Mais à peine Wattouat avait-il commencé à accumuler de l'énergie dans la sphère électrique au bout de sa queue, qu'Abra disparut, sans faire le moindre geste. Sentant venir le danger, il s'était téléporté vers un nouveau refuge plus sûr.
Cet échec consterna Jill. Pour elle qui était habituée aux succès, ne pas arriver à capturer un Pokémon était une terrible déception. Elle tenta de se consoler en se disant qu'après tout, il n'y avait rien à faire et que les Abras avaient la réputation de pouvoir échapper même aux plus talentueux dresseurs. Mais elle ne pouvait totalement évacuer son chagrin, et elle continua sa route la tête basse.
Elle continua à chercher des Pokémon, regardant ça et là s'il n'y avait pas de créature à capturer, mais son échec était un brusque rappel du fait qu'elle n'était qu'une débutante, et non pas une dresseuse d'élite, comme elle voulait l'être. Un rappel à la réalité qui causait en elle un abattement, mais qui avait aussi comme effet secondaire de lui donner envie de se surpasser.
Un Abo rampa près d'elle, mais elle ne tenta pas de l'attraper. Elle n'avait pas envie de capturer un tel Pokémon, qui lui semblait banal, sans intérêt. Elle voulait retrouver Abra, et le capturer, pas tant parce qu'elle désirait un tel Pokémon que par défi, pour réparer une offense faite à son amour-propre.
Mais le Pokémon psychique était introuvable. Jill fouilla les buissons environnants, mais elle n'y trouva pas trace de l'Abra. Elle réfléchit alors, se demandant où pouvait s'être téléporté le Pokémon, si ce n'était pas dans les fourrés environnants. Il était sans doute parti dans un endroit calme, probablement sous les arbres qui bordaient la route 6. Mais cette localisation était loin d'être précise, d'autant plus que Jill n'avait aucune idée de la portée d'un Téléport d'Abra. Peut-être avait-il quitté les environs et dormait-il tranquillement à Cramois'île ou à Argenta.
Désemparée, Jill jeta un coup d'oeil aux arbres des alentours. Elle n'y vit pas d'Abra, comme elle s'y attendait. Cependant, elle y aperçut un groupe de trois dresseurs, deux garçons et une fille, qui devaient avoir treize ou quatorze ans. Ils semblaient rechercher activement quelque chose, et Jill se demanda s'il pouvait s'agir du Pokémon qu'elle cherchait. Elle s'approcha d'eux et leur adressa la parole.
-Vous cherchez quelque chose?
Les trois dresseurs, qui ne l'avaient pas remarquée, tournèrent la tête. Ce fut le plus grand des trois, un garçon aux cheveux roux et courts, qui répondit:
-Oui, on cherche Comète.
-Comète? répéta Jill, sans comprendre.
Ce fut la fille du groupe qui se chargea des explications.
-T'es pas au courant? Y a un Germignon qui se balade dans le coin, il a été repéré jeudi dernier.
Jill était étonnée: Germignon était un Pokémon qu'on trouvait principalement à Johto, et même là, il était considéré comme rare; donc à Kanto, il devait être aussi peu commun que Barpau l'était à Hoenn.
-Comète, c'est le surnom qu'on lui a donné, poursuivit la fille. Apparemment, il reste toujours sur la route 6, et il a tendance à se cacher sous les arbres. Mais personne n'arrive à l'attraper, parce que soit il s'enfuit des combats, soit il arrive à battre les Pokémon qu'on envoie contre lui.
Cette fois, il n'y avait plus de doute pour Jill: Comète était une rareté, une légende locale. Les Pokémon sauvages n'étaient généralement pas de taille face à ceux qui étaient entraînés, et pourtant, ce Germignon semblait capable de vaincre même des Pokémon envoyés par des dresseurs confirmés.
-Bref, il y a une sorte de compétition entre les dresseurs du coin, on veut tous capturer Comète. Et celui qui l'attrapera gagnera sûrement le respect des autres, conclut la dresseuse.
Après un tel discours, n'importe quel dresseur débutant aurait admis qu'il était incapable de capturer un Pokémon tel que ce Germignon. Mais Jill, au contraire, se sentait plus motivée que jamais à devenir une grande dresseuse, et se mit en tête de le trouver et de le capturer. Elle en oublia presque l'Abra qui lui avait échappé, car elle s'était lancée un nouveau défi, bien plus difficile encore.
Après avoir remercié les trois dresseurs pour leur explications, Jill se mit donc à longer les arbres du bord de la route 6, animée d'un nouvel espoir, celui de rencontrer le fameux Pokémon.
Et la chance lui sourit: après avoir cherché pendant près d'une demi-heure, et tandis que sa détermination commençait à flancher, elle tomba nez à nez avec le Pokémon tant convoité, qui semblait attendre tranquillement sous un haut peuplier.
Au premier abord, Comète de payait pas de mine: il n'avait rien d'un Pokémon dangereux et au contraire, on avait plutôt envie de le prendre dans ses bras. Toutefois, si son corps était petit et adorable, ses grands yeux rouges, en revanche, brillaient d'une lueur de défi, qui se refléta dans les pupilles de Jill.
La jeune dresseuse, très nerveuse, car elle ressentait ce combat comme une épreuve déterminante, appela Piafabec, mais celui-ci, comme à son habitude, refusait de recevoir paisiblement les ordres de sa dresseuse. Il émit quelques piaillements de protestation, mais Jill commençait à s'y habituer, grâce aux combats de la veille. Elle avait compris que Piafabec possédait un orgueil démesuré pour un Pokémon aussi chétif, et que c'était pour cette raison qu'il n'acceptait pas de se soumettre à elle. Mais cette fierté était aussi une faiblesse qui pouvait être exploitée.
-Piafabec, dit Jill, il paraît que ce Germignon arrive à battre tous les Pokémon des dresseurs. Tu as peur de te battre contre lui?
Piqué au vif, l'oiseau poussa un grand cri que sa dresseuse interpréta comme un «Tu vas voir si j'ai peur!», avant de se ruer sur le Pokémon plante.
Mais celui-ci méritait sa réputation. Il encaissa la charge de Piafabec sans broncher, puis riposta en lui bondissant dessus, lui administrant ainsi un violent coup de tête, qui sonna le Pokémon de Jill. Puis, du collier naturel de graines situé sur son corps, Comète fit jaillir des feuilles tranchantes comme des rasoirs, qui volèrent en ligne droite vers Piafabec et le lacérèrent. L'attaque Tranch'herbe.
Jill espérait que son Pokémon aurait encore la force de se relever, mais il n'en était plus capable. Les coups que lui avaient portés le Germignon étaient d'une force surprenante, et le pauvre oiseau ne lançait plus que des gémissements au lieu de ses habituels piaillements de fierté.
Quand elle vit l'état de Piafabec, la jeune dresseuse se rua vers lui et sortit de son sac sa seule Potion en spray, qu'elle vaporisa sur son Pokémon. Puis elle le fit rentrer dans sa Pokéball. Ainsi, Piafabec régénérerait sans souffrir, puisque les Pokémon n'éprouvaient aucune souffrance dans leurs Pokéballs.
Jill se retourna alors vers les bois où se trouvait auparavant Comète, mais celui-ci avait disparu, probablement de nouveau caché parmi les arbres.
Pour la jeune dresseuse, cette défaite était une nouvelle déception, qui n'avait certes rien d'étonnant, étant donné l'incroyable force du Germignon, mais qui lui faisait tout de même douter de ses capacités. Elle avait eu l'impression, depuis le jour où elle avait reçu Wattouat, qu'elle était une dresseuse douée, promise à un grand avenir. Mais après ces deux échecs consécutifs, elle n'en était plus si sûre. Au moins la défaite face à Comète avait-elle eu pour conséquence positive de lui rappeler, une fois de plus, qu'elle avait besoin de s'améliorer.

Et pour s'améliorer, pensait Jill, la meilleure solution est de s'entraîner. Guidée par cette pensée, elle se décida à aller défier un dresseur de son niveau. Et ce fut ainsi que, quelques minutes plus tard, elle entamait son cinquième duel, face à un dresseur de son âge qui venait de Safrania.
Les Pokéballs furent jetées en l'air. De celle de Jill jaillit Wattouat, tandis que celle de son adversaire libéra un Medhyena. Les Pokémon se défièrent du regard, puis le Pokémon Ténèbres passa à l'attaque.
Jill était plutôt confiante. Le Medhyena semblait plutôt faible et peureux, bien qu'il affichât un air qui se voulait intimidant. Quant à son adversaire, c'était un garçon débutant qui paraissait chétif et peu sûr de lui.
Wattouat encaissa sans difficulté le coup que lui porta son adversaire. Quand Jill jeta un oeil à ce dernier, elle vit que des étincelles bleutées parcouraient son corps. Il avait été victime de l'électricité statique du corps de Wattouat! Les choses s'annonçaient bien.
-Wattouat, attaque Éclair!
Le Pokémon électrique obéit sans attendre. L'électricité qui jaillit de son corps frappa Medhyena avec puissance, calcinant sa fourrure grise. Le coup était bien trop puissant pour ce Pokémon peu entraîné, et son dresseur n'eût d'autre choix que de le rappeler dans sa Pokéball.
Deux Pokémon à un, le combat s'annonçait bien pour Jill. Dans son esprit, la victoire était d'ores et déjà acquise. Mais son adversaire envoya, sans un mot car la défaite rapide de son Medhyena semblait l'avoir mis de mauvaise humeur, son deuxième Pokémon.
De la sphère s'échappa un petit Pokémon dont la forme sphérique était uniquement rompue par deux bras qui s'échappaient de chaque partie de son corps, et qui avait l'apparence d'une roche. Jill grimaça en reconnaissant ce Pokémon: un Racaillou.
Et d'un coup, la situation était devenue bien moins avantageuse. Tous les dresseurs, même les plus inexpérimentés, savaient que les combats de Pokémon était influencés par des règles naturelles, concernant les éléments des Pokémon. Ainsi, les attaques à base d'eau qu'utilisaient les Pokémon aquatiques étaient très dangereuses pour les Pokémon de feu. De même, les attaques psychiques n'auraient pratiquement aucun effet sur les Pokémon Ténèbres, et ainsi de suite. Les dresseurs débutants ne connaissaient généralement pas toutes ces relations, loin de là; mais il en existait certaines, les plus basiques, qui leur étaient apprises à l'école, et qui leur étaient répétées tellement de fois qu'elles finissaient par devenir l'évidence même.
Et une de ces règles élémentaires était que les attaques électriques n'avaient aucun effet sur les Pokémon liés à la terre.
Jill savait cela, bien sûr, mais elle n'avait de toute façon pas le choix, car, si Wattouat attaquait physiquement un Pokémon aussi résistant que Racaillou, il se blesserait plus que son adversaire. Aussi ordonna-t-elle:
-Attaque Éclair!
Tandis qu'elle prononçait ces mots, Jill se rendait compte qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle attendait. Elle savait que théoriquement, ce coup serait aussi efficace que si Wattouat se mettait à mimer un Magicarpe. Espérait-elle que l'attaque ait un effet miraculeux?
La jeune dresseuse n'en savait rien, mais cela n'avait aucune importance. La décharge lancée par Wattouat vint frapper Racaillou qui ne sembla rien ressentir.
Puis le Pokémon rocheux contre-attaqua. Il roula sur lui-même pour venir heurter Wattouat en pleine face, puis le frappa simultanément de ses deux poings. Les coups étaient trop violents pour le Pokémon électrique, et Jill rappela celui-ci dans sa Pokéball.
La dresseuse débutante envoya alors Piafabec, qui avait régénéré depuis sa défaite face à Comète. Elle savait qu'il n'avait que très peu de chances de gagner, car, malgré sa détermination, il n'était pas doué d'une grande force physique. Mais après tout, il restait une chance de gagner, et Jill s'était fait un principe de ne pas abandonner tant qu'il restait de l'espoir.
A peine sorti de sa Pokéball, Piafabec regarda son adversaire d'un air moqueur. Jill ne savait pas si son Pokémon était conscient de sa position d'infériorité, mais il se comportait comme si c'était lui qui avait l'avantage, en provoquant le Racaillou d'un air hautain.
Le Pokémon Roche, énervé par ces railleries, chargea alors l'oiseau, mais celui-ci s'envola, sans quitter des yeux son adversaire. Celui-ci, frustré d'avoir été ainsi esquivé, et de ne rien pouvoir faire, joignit ses deux poings, dans un signe de rage et d'impuissance.
Du moins, c'est ce que croyaient Jill et son Pokémon. En réalité, le Pokémon roche était en train de charger une attaque.
-Racaillou! Attaque Jet-Pierres!
Sous le regard médusé de la jeune dresseuse, le Pokémon Roche jeta en avant ses poings liés, qui se détachèrent de son corps et vinrent frapper Piafabec en pleine figure, qui s'effondra sur le sol, blessé dans son orgueil autant que physiquement.
Tandis que les poings rocheux réintégraient le corps du Racaillou, Jill rappela son Pokémon hors de combat dans sa Pokéball. Elle échangea ensuite quelques banalités avec son adversaire, le félicitant sans conviction pour sa victoire, tout en pensant qu'il avait eu la chance de posséder un Pokémon Roche. Puis elle se mit en route vers le centre Pokémon le plus proche, celui de Safrania.
Sur le chemin, elle pensa à cette défaite. Elle avait déjà ressenti l'échec après ses rencontres avec Abra et Comète, mais c'était la première fois qu'elle perdait un match contre un dresseur. Et contrairement à la fuite d'Abra, où elle ne pouvait rien faire, ou à la défaite face à Comète, qui était bien trop puissant pour elle, ce combat avait été totalement équilibré. Le dresseur adverse était du même niveau qu'elle, et elle ne pouvait donc pas rejeter la faute sur les circonstances.
C'était vrai, pourtant, que son adversaire avait eu l'avantage du type, comme on disait. Mais Jill savait que ce n'était pas une excuse: un bon dresseur était censé avoir une équipe suffisamment équilibrée pour ne pas être dans l'impasse face à un Pokémon précis. En l'ocurrence, elle aurait probablement gagné si elle avait pu envoyer, à la place de Piafabec, un Pokémon Eau ou Plante. Cette réflexion accrut encore plus le désir de Jill de capturer Comète.
Sur ces pensées, elle arriva à Safrania. La ville était immense, bien plus que Carmin-sur-mer, mais elle s'y attendait: c'était, après tout, la plus grande ville de Kanto. De grand immeubles s'élevaient au centre de la ville, d'une telle hauteur qu'ils cachaient le ciel. A côté de ceux-ci, les maisons, qui étaient pourtant d'une taille généralement supérieure à celles que Jill avait l'habitude de voir dans sa ville natale, paraissaient bien modestes. Les rues, en revanche, étaient assez peu animées. A cette heure de la journée, peu de gens circulaient, mais on pouvait croiser quelques dresseurs, qui combattaient au beau milieu des rues, avec un certain sans-gêne.
Suivant un panneau indicateur, Jill se dirigea vers le centre Pokémon de Safrania, situé au sud-ouest de la ville. En y entrant, elle remarqua qu'il y régnait une certaine agitation: deux hommes étaient en pleine dispute, attirant sur eux l'attention de la dizaine de dresseurs qui traînaient dans le bâtiment. L'un des deux opposants devait avoir la quarantaine et était d'une étonnante maigreur. En regardant sa mine sérieuse, ses lunettes et ses cheveux bruns coiffés en brosse, Jill trouva qu'il avait l'air d'un professeur. L'autre était un adolescent, qui ne devait pas avoir plus de dix-sept ou dix-huit ans, qui se distinguait de la masse par ses cheveux noirs coiffés en arrière, qui lui tombaient à hauteur d'épaule, et par son long manteau de la même couleur.
Tout en lui tendant les Pokéballs de ses Pokémon blessés, Jill demanda à l'infirmière ce qui se passait. Celle-ci lui répondit que l'homme aux lunettes était en train de discuter avec quelqu'un d'autre quand l'adolescent, entendant la conversation, était intervenu, malgré qu'il ne le connaisse pas. Ils s'étaient ensuite parlés de plus en plus durement. Quant au motif de la dispute, l'infirmière n'en savait rien, sinon qu'il avait à voir avec les combats de Pokémon.
Intéressée, Jill écouta la dispute pour tenter d'en savoir plus. Les deux hommes criant de plus en plus fort, elle n'eût aucune difficulté à entendre la suite de la conversation:

-...et de toute façon, tout le monde sait que certains Pokémon sont plus faibles que d'autres! s'écriait le plus vieux des deux. Un Léviator est plus fort qu'un Caninos, c'est un fait! Et ceci, sans même compter les relations entre les types!
-Faux! répliqua l'adolescent. Tous les Pokémon peuvent gagner un combat, s'ils sont bien entraînés. Avantage du type ou non!
-Vous soutenez qu'un Pikachu peut vaincre un Triopikeur, par exemple?
-Parfaitement.
En prononçant ce mot, la voix de l'adolescent avait quitté sa fureur pour un calme bien plus assuré. Pourtant, la plupart des dresseurs qui écoutaient le débat, ainsi que l'homme aux lunettes, s'amusaient de la thèse du jeune homme, car il leur paraissait évident qu'il n'y connaissait rien en combats de Pokémon. Jill ne voyait pas non plus comment un Pokémon électrique avait la moindre chance face à un Pokémon sol bien entraîné. Pourtant, à l'entendre, l'adolescent semblait avoir totalement confiance en lui.
-Si vous en doutez, poursuivit-il d'une voix de défi, peut-être voulez-vous une preuve? Un match Pokémon?
-Mais avec joie, se moqua l'autre. Il semblait également confiant dans ses aptitudes, mais cette assurance lui venait plus du soutien des autres dresseurs que de ses propres capacités.
Les deux adversaires sortirent alors du Centre Pokémon, suivis par les autres occupants du bâtiment qui voulaient tous assister au duel.
-Puisque vous pensez qu'il existe des Pokémon faibles, je me dois de vous vaincre avec un de ceux-là. Hélédelle est-il suffisamment faible pour vous?
Une nouvelle vague d'amusement saisit la maigre foule. L'adolescent allait jusqu'à dévoiler le Pokémon qu'il allait utiliser! C'était une erreur grossière, car elle permettait à son adversaire de choisir un Pokémon adapté et de prendre ainsi un avantage avant même le début du combat, que même les débutants ne faisaient presque jamais. Comment pouvait-il être aussi confiant alors qu'il passait déjà pour le pire dresseur de la ville, avant même d'avoir commencé le combat?
-Hélédelle sera très bien, répondit l'homme aux lunettes, moqueur encore une fois.
Puis le combat commença. L'adolescent appela effectivement un Hélédelle, ou plutôt une Hélédelle, dont les ailes d'un bleu étincelant et la mine altière donnaient une impression de noblesse. Jill, qui regardait l'affrontement avec intérêt, pouvait lire dans ses yeux une lueur de défi, qui lui évoquait celle qu'émettaient les pupilles noires de Piafabec.
L'homme aux lunettes, lui, envoya un Grolem. Il avait choisi un Pokémon très résistant, parfait pour affronter un oiseau comme Hélédelle. Étant donné que son adversaire avait commis l'erreur de lui dévoiler son Pokémon, c'était bien sûr la chose la plus intelligente et logique à faire, mais Jill trouvait quand même cela déloyal. Il n'y avait rien d'honorable à choisir un Pokémon qui assurait la victoire, et la jeune dresseuse se prit de pitié pour l'adolescent aux cheveux noirs, d'autant plus que ce combat lui rappelait beaucoup la défaite de Piafabec face au Racaillou.
Pourtant le dresseur de l'Hélédelle ne semblait pas se soucier de sa position d'infériorité. D'une voix étrangement calme, il s'adressa à son Pokémon:
-Lellie, je te laisse t'occuper de lui.
L'oiseau acquiesça d'un signe de tête et se prépara au combat. Soudain, la voix de l'homme aux lunettes retentit:
-Grolem, attaque Roulade!
Le Pokémon rocheux commença aussitôt à rouler sur le sol, de plus en plus vite, en direction de l'Hélédelle. Celle-ci se mit alors à voler autour de son adversaire et à lui tourner autour. Bien que le Grolem roulât à une vitesse de plus en plus impressionnante, elle volait en experte et restait toujours le plus proche de lui possible, tout en restant suffisamment éloignée pour ne pas être touchée par le Pokémon roche.
Les spectateurs se demandaient l'intérêt de cette manoeuvre, mais ils eurent vite la réponse à leur question: en tourbillonnant ainsi autour du Grolem, l'Hélédelle avait formé une sorte de tornade. Celle-ci avait fini par atteindre une telle puissance qu'elle contrebalançait la vitesse de l'attaque Roulade de Grolem, arrêtant ainsi ce dernier.
Qu'un Pokémon oiseau soit capable d'arrêter un Grolem en pleine course surprit l'homme aux lunettes, ainsi que tous les spectateurs, mais il furent encore plus étonnés par ce qui suivit. L'Hélédelle s'envola vers le ciel puis, concentrant son énergie dans son aile droite, se rua vers son adversaire et le lacéra d'un coup vif: l'attaque Aéropique.
N'importe qui aurait juré que cette attaque ne pouvait pas avoir d'effet sur le rocher vivant qu'était Grolem. Pourtant, quand l'oiseau s'éloigna de sa proie, tous virent qu'il avait laissé une grande entaille dans le Pokémon rocheux, comme si celui-ci n'avait été fait que de beurre.
-Qu'est-ce que... fut tout ce que l'homme aux lunettes, abasourdi, put prononcer, devant la vision surréelle de son Pokémon indestructible, fermant les yeux de souffrance après une seule attaque d'une Hélédelle.
-La démonstration est finie, déclara l'adolescent en rappelant son Pokémon victorieux dans sa Pokéball.
Les spectateurs, ahuris, ne savaient pas quoi dire. L'un d'eux, un homme ventripotent au crâne dégarni, ne put retenir un rire devant une défaite si rapide. L'adolescent se tourna alors vers lui et lui dit, s'adressant en même temps au reste de la foule:
-Ne vous moquez pas. Aucun de vous n'aurait duré plus longtemps.
Puis, sur ces mots, il tourna les talons. Jill le regarda s'en aller sereinement, jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière un pâté de maisons. Puis, après une courte hésitation, elle courut après lui, et le rattrapa finalement un peu plus loin, dans une rue déserte de l'ouest de la ville.
-Excusez-moi... entama-t-elle timidement.
Jill regarda le jeune homme se retourner, et ce ne fut qu'alors qu'elle remarqua à quel point il était étrange. Sa victoire rapide alors qu'il paraissait en telle position de faiblesse était bien sûr déjà quelque chose d'étonnant, mais son aspect physique était également surprenant.
La plupart des garçons de son âge -seize ans, comme Jill l'apprit plus tard- et d'un aussi bon niveau en combats Pokémon étaient des adolescents virils, qui voulaient impressionner les jeunes filles par leurs aptitudes au combat Pokémon, tout comme d'autres auraient, à une autre époque, exhibé leurs muscles. Cependant, lui n'avait rien de cela: il avait beaucoup plus l'air fragile que dominateur. Parmi ses longs cheveux, les plus noirs que Jill ait jamais vus, jaillissaient deux fines mèches tressées qui encadraient son visage délicat. Ses yeux étaient marron foncé, et brillaient d'intelligence et de sensibilité. Sa main gauche restait toujours immobile dans la poche avant du long manteau noir qu'il portait sans le fermer, et qui ajoutait encore plus à son style raffiné, presque féminin.
Puis la jeune dresseuse réalisa qu'il attendait qu'elle lui parle. Aussi s'empressa-t-elle de briser le silence, mais tout ce qu'elle trouva à dire fut:
-Euh... bravo pour votre victoire.
-Merci, répondit son interlocuteur d'une voix neutre, ni aimable ni désagréable, qui indiquait qu'il attendait ce qu'elle voulait vraiment lui dire.
Jill se lança alors:
-Voilà, en fait... je suis dresseuse depuis avant-hier, mais je me débrouille pas très bien. Je vous ai vu combattre tout à l'heure et c'était impressionnant, alors je me demandais...
Elle prit son inspiration avant de poser sa question:
-Est-ce que vous accepteriez de me donner un cours de combats Pokémon?
Aussitôt après avoir dit cela, Jill se rendit compte à quel point elle était ridicule, d'accoster ainsi quelqu'un qu'elle ne connaissait pas pour lui demander un tel service. Bien sûr, c'était quelque chose qui s'était déjà fait, et les bons dresseurs étaient généralement assez enclins à aider les débutants, surtout pendant les vacances, où ils avaient du temps libre. Mais quand on le demandait soi-même, on avait vraiment l'air idiot, pensait la jeune dresseuse.
-Tu sais, c'est normal de ne pas être très forte après seulement deux jours, répliqua finalement l'adolescent après avoir réfléchi.
Jill ne savait pas s'il se moquait d'elle ou non, mais elle lui répondit:
-Je sais. Mais il y a un Germignon très fort sur la route 6, et tous les dresseurs du coin essayent de l'attraper. Et j'aimerais bien le capturer avant eux...
L'adolescent esquissa un sourire.
-Si c'est pour attraper Comète, je veux bien t'aider...
Cette réponse surprit Jill, mais elle n'interrogea pas le jeune homme dessus, car elle était trop heureuse qu'il ait accepté sa demande. Elle le remercia chaleureusement, puis lui demanda quand commencerait la leçon.
-Tout de suite, répondit l'adolescent, si ça te va.
Puis, après l'approbation de Jill, il lui expliqua qu'il voulait d'abord voir son niveau, via un combat Pokémon.
-Ici? demanda la jeune dresseuse.
L'adolescent regarda la rue, comme pour juger de si elle ferait un bon terrain ou non, puis répondit:
-Oui, ça fera l'affaire.
Alors qu'il sortait une Pokéball de l'intérieur de son manteau, il demanda à sa disciple:
-Au fait, je ne t'ai pas demandé ton nom.
-Jill, dit-elle en décrochant à son tour une Pokéball de sa ceinture. Et vous?
-Aeron, répondit l'adolescent tandis qu'il jetait la sienne sur le terrain de combat improvisé.


Enfin, ce chapitre est fini! Et il tient sur trois messages, cette fois! ^^
Bon, ce que j'ai à dire dessus:
Déjà, merci à Kalista pour son aide. Pour ceux qui ne le savent pas, Kalista est mon meilleur ami et l'auteur d'une excellente fic, Léona Salvador ( http://www.pokemon-france.com/services/fanfics/work.php?wid=533 ).
Ensuite, pour ceux qui regrettent les musiques de Projet Genesis (mon ancienne fic): non, je ne composerai pas pour Crépuscule, mais il y a quand même une musique que j'aimerais vous faire partager, à propos de cette fic.
Il s'agit de "Pirates of Dragon Roost Island". Le morceau n'est pas de moi, il est d'un certain Tyler Heath et c'est un remix d'une musique de Zelda Wind Waker. Je considère cette musique comme le thème principal de ma fic, et si j'en avais été capable, j'aurais bien fait une "bande-annonce" pour Crépuscule avec cette musique en fond.
Vous pouvez l'écouter ici: http://ocremix.dreamhosters.com/songs/Zelda_Wind_Waker_PiratesofDragonRoostIsle_OC_ReMix.mp3
(Au cas où ça intéresserait quelqu'un, j'ai trouvé ce morceau sur http://www.ocremix.com , un site de remixes de musiques de jeux vidéo)
Et enfin, comme d'habitude, je suis ouvert à tous commentaires, remarques, critiques, suggestions, etc. à propos de ce chapitre et de Crépuscule en général. Pour être moins vague, j'aimerais beaucoup que vous me donniez votre avis sur les personnages principaux de ma fic: c'est-à-dire, comment vous les voyez, et si vous les aimez ou non. Merci d'avance.

Salut à tous! Ca faisait longtemps, hein?


Chapitre 4: L'entraînement


Si Jill avait dû juger Aeron par le seul Pokémon qu'elle lui connaissait, elle lui aurait attribué sans hésiter le titre de dresseur d'exception. Une Hélédelle capable de vaincre un Grolem était un phénomène presque impossible à croire. Elle se doutait donc bien qu'elle ne pourrait pas vaincre cet adversaire.
Pourtant, quand la Pokéball de celui-ci s'ouvrit, elle se sentit rassurée. Le Pokémon qui en sortit était un Carapuce et, comparé aux Pokémon puissants et dangereux auxquels elle s'attendait, il avait l'air inoffensif. Aux piaillements caractéristiques de Piafabec, que la jeune dresseuse avait choisi pour commencer le combat, il répondait par des couinements également provocateurs, dans lesquels il semblait qu'on pouvait discerner de l'amusement, comme s'il ne prenait pas le combat qui se profilait au sérieux.
Jill avait appris, bien sûr, qu'il ne fallait pas sous-estimer son adversaire mais, en voyant ce Pokémon qui avait moins l'air d'un combattant d'élite que d'un joueur insouciant, le combat lui apparaissait beaucoup moins ardu. Elle estimait que, même si vaincre Aeron était un objectif ambitieux, elle devait au moins être capable de vaincre son premier Pokémon.
-Piafabec, attaque Picpic! cria-t-elle.
A ces mots, l'oiseau se lança contre son adversaire, qui lui adressa en réponse une grimace moqueuse. Cependant, juste avant que Piafabec ne vienne le percuter de son bec, le Pokémon aquatique se replia dans sa carapace, qui encaissa l'attaque sans le moindre problème. Puis celui-ci se laissa glisser pour s'éloigner de son adversaire, avant de ressortir sa tête et ses membres un peu plus loin.
Sans qu'Aeron ne dise un mot, Carapuce se mit à accumuler l'eau de son corps dans sa bouche. Puis, avant que Jill n'ait eu le temps de réagir, il la recracha sous la forme d'un jet à haute pression -l'attaque Pistolet à Eau-, qui vint frapper Piafabec de plein fouet, le faisant chuter à terre.
Frustré, le Pokémon oiseau se rua vers son adversaire pour contre-attaquer. Mais ce dernier esquiva la charge en se laissant une nouvelle fois rouler sur le sol sous forme de carapace. Puis, tandis que Piafabec virait de bord pour se rediriger vers sa cible, il lui bondit soudainement dessus, et lui adressa un plein vol un violent coup de tête qui mit l'oiseau hors de combat.
En rappelant son Pokémon, Jill se rendit compte qu'elle avait commis une grave erreur en sous-estimant Carapuce. Malgré son air inoffensif, la dextérité avec laquelle il utilisait sa carapace pour se protéger et pour se déplacer plus vite, en glissant sur le sol, était inhabituelle et impressionnante. Mais Jill n'avait pas dit son dernier mot. Elle décrocha la Pokéball de Wattouat de sa ceinture et la lança sur le sol.
Tandis que le Pokémon électrique sortait de sa sphère protectrice, la jeune dresseuse crut apercevoir un sourire sur le visage d'Aeron. Cette marque de confiance l'étonna: elle avait dorénavant l'avantage du type, son adversaire devrait donc plutôt s'inquiéter. Mais peu lui importait, car elle voulait montrer que, même si Piafabec avait été facilement vaincu, Wattouat, quant à lui, était capable de gagner le combat.
-Attaque Eclair!
L'électricité s'accumula dans la boule luminescente au bout de la queue du Pokémon électrique, puit se relâcha sous la forme d'un trait d'électricité en direction de Carapuce. L'attaque n'avait pas raté une seule fois depuis le premier combat de Wattouat, aussi Jill s'attendait-elle à ce qu'elle atteigne Carapuce sans incident.
Mais sa mine devint abasourdie quand elle réalisa pourquoi Aeron était si confiant. A peine l'éclair avait-il relâché que le Pokémon aquatique se replia dans sa carapace et fonça à toute allure dans la rue déserte, évitant ainsi l'attaque électrique qui vint heurter le sol plus loin. En observant le Pokémon qu'elle affrontait de plus près, Jill réalisa que, tout en glissant, Carapuce évacuait de l'eau à haute pression par certains trous de sa carapace, de manière à se propulser avec une célérité inattendue.
Le Pokémon d'Aeron n'arrêta pas sa roulade après avoir esquivé l'attaque. Il continua au contraire à rouler dans la rue, décrivant des cercles autour de Wattouat. Jill ne savait pas si ce slalom était une manoeuvre destinée à esquiver d'éventuelles attaques, ou simplement une sorte de jeu de Carapuce, mais elle penchait pour la dernière hypothèse.
Finalement, celui-ci vint heurter le Pokémon électrique avec violence, comme une boule de bowling renversant une quille. Wattouat fut propulsé plusieurs mètres plus loin, avant d'être promptement rappelé dans sa Pokéball par sa dresseuse.
De sa voix calme et posée, Aeron dit:
-Va soigner tes Pokémon.
Jill aquiesça et retourna en courant vers le Centre Pokémon, tout en repensant au combat. Elle se demanda si l'adolescent accepterait toujours de lui donner un cours, après la défaite lamentable qu'elle venait de subir. Elle n'était peut-être pas digne de son enseignement. D'un autre côté, Aeron était clairement un dresseur puissant, donc l'issue du combat n'était en rien une surprise.
Ce qui contrariait surtout Jill, c'était qu'elle n'arrivait pas à deviner ses sentiments. La voyait-il comme une disciple prometteuse ou comme une petite fille capricieuse s'imaginant qu'elle était la meilleure après seulement deux jours en tant que dresseuse?
Quand elle revint, quelques minutes plus tard, dans la rue où ils avaient combattu, Aeron était toujours aussi indéchiffrable. A voir son regard absent, il semblait plongé dans ses pensées, totalement dissocié de la réalité. A côté de lui, Carapuce, qui n'était pas rentré dans sa Pokéball, sautait dans tous les sens, son humeur enjouée contrastant grandement avec le calme de son dresseur.
-Euh... maître Aeron?
A ces mots, l'adolescent sortit de sa rêverie et se retourna avec grâce vers son interlocutrice.
-Maître? répéta-t-il, amusé de ce titre flatteur.
-Ca vous dérange si je vous appelle comme ça? demanda Jill.
-Non, répondit Aeron après une courte hésitation.
Jill sourit. Accepter l'appellation de maître revenait implicitement à la prendre pour élève.
-Bien, donc on commence, dit Aeron après un temps. Il ne semblait pas très à l'aise dans son rôle de professeur. Dans cette rue, demanda-t-il, qu'est-ce que tu vois?
La question décontenança Jill. Quel rapport cela avait-il avec les combats de Pokémon?
-Euh... fit-elle, peu sûre d'elle. Il y a des grands immeubles de ce côté, et des arbres de l'autre côté, dit-elle en indiquant successivement les deux bords de la route.
-Et c'est tout?
Jill jeta un coup d'oeil aux alentours, mais elle n'y vit rien de particulier, aussi se contenta-t-elle de hocher la tête.
Aeron se lança alors dans une explication:
-Tu n'es pas assez précise. Tu vois, la première chose à faire dans un combat, c'est d'analyser le terrain. Tu dois chercher tout ce qui peut t'être utile pendant le duel. Cette rue n'est pas le terrain le plus complexe qui soit, mais tu dois quand même remarquer des détails comme ce lampadaire, qui peut servir de perchoir à un oiseau comme Piafabec. Analyser le terrain te donne un avantage sur ton adversaire avant même le début du combat.
Jill écoutait ces conseils avec attention.
-Je vois, dit-elle quand Aeron eut fini. Je n'avais jamais regardé le terrain, juste les Pokémon.
-C'est normal, répondit l'adolescent d'une voix qui se voulait compréhensive. Peu de débutants pensent à faire ça. Mais il faut savoir que tout combat dépend totalement de son contexte. Suivant l'endroit et le moment où il a lieu, un duel peut se finir de manière radicalement différente.
Puis il poursuivit:
-Bien sûr, il faut ensuite savoir utiliser le terrain à ton avantage pendant le combat lui-même. Tirer le meilleur de chaque élément autour de soi, c'est quelque chose qui s'apprend au cours du temps, et que seuls les dresseurs d'élite maîtrisent. Mais tu peux commencer par la base, c'est-à-dire apprendre à anticiper les attaques adverses, et à les esquiver. Tes Pokémon ne bougent pas assez pendant le combat, c'est quelque chose qu'il faut corriger. Carapuce ici présent, ajouta-t-il en désignant le Pokémon aquatique qui continuait à faire le fou derrière lui, n'est pas un Pokémon très résistant, mais il sait très bien esquiver les attaques, comme tu as pu t'en apercevoir.
Jill hocha la tête puis répondit:
-Donc, il faut que j'entraîne mes Pokémon à esquiver les coups?
-Voilà, à commencer par les attaques physiques, qui sont faciles à éviter. Plus tard, tes Pokémon seront peut-être expérimentés pour esquiver des coups comme Flammèche ou Pistolet à Eau, mais c'est beaucoup demander pour le moment.
Aeron marqua une pause et regarda sa montre, puis déclara:
-Je peux t'entraîner pendant une demi-heure, pas plus. Ca te va?
Jill hocha la tête. Bien que l'après-midi fut déjà bien avancé, elle souhaitait vivement essayer de mettre en pratique les conseils de son nouveau mentor avant le soir. Après tout, elle était là pour cela.

Les trente minutes d'entraînement passèrent vite. Pendant plus d'un quart d'heure, Piafabec essaya d'esquiver les attaques du Carapuce d'Aeron, à qui ce dernier avait ordonné de ne pas utiliser d'attaques élémentaires, seulement des coups physiques et directs. L'oiseau eût du mal, au début, à s'envoler à temps pour éviter les charges du Pokémon aquatique. La difficulté était de trouver le bon timing: s'il s'envolait trop tôt, l'esquive n'avait pas d'intérêt car Carapuce pouvait arrêter sa charge. Il fallait, au contraire, attendre le plus possible et s'envoler juste avant que n'ait lieu le choc entre les Pokémon. De cette façon, l'attaquant était pris de surprise, ce qui permettait au Pokémon esquiveur de prendre l'initiative sur lui.
Puis, alors que Piafabec commençait à éviter de façon mécanique les attaques basiques de Carapuce, Jill changea de Pokémon pour Wattouat, à la demande de son entraîneur. Le Pokémon électrique se révéla trop lent pour esquiver les charges. Cependant, il trouva une alternative. Lorsque le Pokémon aquatique l'attaqua de nouveau après deux ou trois esquives ratées, au lieu d'essayer de se décaler sur le côté ou de sauter par-dessus son agresseur, Wattouat se retourna brusquement juste avant le choc. De cette manière, Carapuce vint heurter contre la sphère au bout de sa queue, qui l'électrocuta au contact. Le choc fut de faible intensité, mais il déstabilisa le Pokémon aquatique. Jill ressentit une certaine fierté car c'était la première fois de la journée que ses Pokémon arrivaient à toucher Carapuce.
-Pas mal! commenta Aeron. Dans un vrai combat, ce genre de riposte spontanée t'aurait donné un avantage décisif, surtout à haut niveau.
Jill ne put s'empêcher de sourire. L'adolescent s'était montré jusque-là assez avare de compliments. Il n'avait pas été dédaigneux, mais pas attentionné non plus. Ce commentaire, en revanche, était la première marque que Jill pouvait considérer comme de l'estime. Pourtant, une part d'elle considérait qu'elle ne méritait pas une telle considération:
-Merci, mais je n'ai rien fait... C'est Wattouat qui a contre-attaqué, pas moi.
-Oui, répondit Aeron. Et c'est très bien de reconnaître les mérites de ton Pokémon et de ne pas vouloir te les attribuer à tort.
Il marqua une pause, puis reprit:
-Cela dit, tu n'es pas pour rien dans l'initiative de ton Pokémon. C'est la manière dont tu traites ton Pokémon qui détermine comment il va décider de combattre. Par exemple, un Pokémon ne voudra pas prendre de risques en combat si son dresseur ne le traite pas aussi bien que ses autres Pokémon. C'est logique: il va se sentir méprisé, donc ne voudra pas fournir d'effort. Il préfèrera donc assurer une esquive plutôt que de tenter une contre-attaque plus risquée. Tu vois ce que je veux dire?
-A peu près, répondit Jill.
-Mais ce n'est pas seulement une question d'être gentil ou méchant avec ses Pokémon, poursuivit Aeron en appuyant les mots «gentil» et «méchant», comme pour signaler qu'il se moquait de la vision manichéenne que certains avaient des relations de Pokémon à dresseur. Si tu habitues tes Pokémon à faire ce qu'il leur plaît, ils auront tendance à n'en faire qu'à leur tête en combat, et parfois même à privilégier leurs volontés par rapport aux ordres que tu leur donnes.
En disant cela, l'adolescent tourna la tête vers Carapuce -qui, ne supportant apparemment pas l'immobilité, s'était mis à faire des roulades dans la rue-, avant de reprendre:
-En revanche, si tu imposes une discipline stricte à tes Pokémon, ils t'obéiront parfaitement mais prendront peu d'initiatives en combat. Et bien sûr, tout ça est aussi influencé par le caractère des Pokémon. Une forte tête comme ton Piafabec voudra probablement faire ce qu'il lui plaît en combat. Ce sera à toi de savoir lui laisser sa liberté tout en lui apprenant à t'écouter quand même.
-Je vais avoir cette responsabilité-là? s'inquiéta Jill.
-Oui. Cela dit, que ça ne te paraisse pas être un fardeau. Développer une relation avec ses Pokémon est quelque chose d'agréable si tu les traites en amis. Et si c'est le cas, l'équilibre entre le caractère de tes Pokémon et le tien se fera naturellement. Enfin bon, conclut Aeron, tout ça pour dire que ton Wattouat a bien joué avec sa contre-attaque, et que c'est en partie grâce à toi. Tu veux continuer l'entraînement?
Jill hésita, avant de répondre:
-Si ça ne vous dérange pas, est-ce que vous pourriez me parler encore de ça? Ca m'intéresse.
-Bien sûr, répondit l'adolescent.
Pendant les dix minutes qui suivirent, il lui raconta comment ses Pokémon étaient devenus amis, mais ne cita que son Carapuce en exemple. Il expliqua à la jeune dresseuse comment il avait dû s'accomoder de l'hyperactivité de son Pokémon, et la difficulté qu'il avait eu au début à lui faire faire ce qu'il voulait en combat. Mais il lui décrit aussi les bons moments passés avec son Pokémon, toujours surprenant, et notamment lors des combats de Pokémon où sa surexcitation était parfois un atout -Carapuce était à la fois rapide pour un Pokémon de son espèce, infatigable, et capable d'inventer des techniques et des pièges spontanément. Plus que tout, Aeron mettait en valeur le caractère jovial et amusant, à un point où la bonne humeur devenait euphorisante, de son Pokémon.
-Parfois, résuma-t-il, il suffit que je regarde Carapuce et j'ai envie de rire.
Jill écouta tout ce qu'il disait avec attention et fut déçue quand il lui annonça que la séance d'entraînement était terminée et qu'il devait partir. La relation qui semblait s'être formée au cours du temps entre Carapuce et lui faisait tellement envie à la jeune dresseuse que développer une amitié durable avec Wattouat et Piafabec lui paraissait maintenant plus important que devenir une grande dresseuse.
Juste avant qu'ils ne se séparent, Jill demanda à son nouveau mentor s'il y aurait d'autres séances d'entraînement.
-Je pense qu'on se reverra, oui. Mais ne perds pas ton temps à me chercher ici, je te retrouverai moi-même.
-Quand?
-Je ne sais pas. Quelques jours au maximum, je ne peux pas être plus précis.
-D'accord, répondit la jeune dresseuse d'un ton incertain. Alors bonsoir, maître Aeron!
L'adolescent tourna les talons et s'éloigna dans les ruelles de Safrania, mais Jill aurait pu jurer avoir vu un sourire illuminer fugacement son visage.

Quand il ne fut plus en vue, Jill se dirigea vers le Centre Pokémon de Safrania. Il commençait à se faire tard, et une des fonctions des Centres Pokémon étaient de fournir aux dresseurs des chambres pour dormir. Celles-ci étaient gratuites pour les enfants dans leur année de dresseur -une mesure économique loin d'être désintéressée: en favorisant ainsi les voyages initiatiques, le gouvernement du continent, à savoir la Ligue Pokémon, encourageait les dresseurs à venir les défier pour tenter de les vaincre. Or pour affronter la Ligue Pokémon, et ainsi tenter d'être reconnu comme un des meilleurs dresseurs du monde, l'inscription était payante. De plus, la Ligue Pokémon touchait une petite part sur chaque Pokéball vendue, et les jeunes dresseurs étaient de loin les plus grands acheteurs de ces sphères.
Sans connaître les détails de cette économie, Jill savait juste qu'il lui suffisait de demander une chambre pour la nuit pour qu'elle lui soit accordée. C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, elle se trouva dans une chambre au troisième étage d'un immeuble attenant au Centre Pokémon, et réservé aux jeunes dresseurs dans son cas.
Dès que l'hôtesse qui l'y avait conduite eût quitté la chambre, après lui avoir rappelé quelques consignes -ne pas dégrader la chambre sous peine d'amende, etc.-, Jill se laissa tomber le lit, tout en examinant la pièce. Elle était petite et ne comportait que le strict minimum: une sorte de planche de bois sur le mur servirait de table de chevet, un petit meuble abîmé faisait office à la fois de bureau et de commode, et une porte conduisait à une salle de bain privée mais minuscule. Il semblait que l'architecte qui l'avait conçue avait étudié savamment la manière d'entasser un lavabo, des toilettes et une douche dans la pièce la plus petite possible.
Pourtant, en dépit de la qualité médiocre de la chambre, celle-ci plaisait à Jill. Cette pièce était à elle, et seulement à elle, pour la nuit. Elle se sentait plus libre que jamais.
Après s'être un peu reposée, elle se leva à contrecoeur. Les systèmes informatiques modernes, qui permettaient de stocker Pokémon et objets et d'y accéder à partir de n'importe quel objet, étaient très pratiques pour les voyages, puisque le problème des bagages encombrants était résolu. Cependant, il n'y avait pas d'ordinateur dans la chambre -ce qui n'avait rien d'étonnant-, et Jill devait donc retourner au Centre Pokémon pour chercher son pyjama et sa brosse à dents.
Quand la jeune dresseuse sortit de l'hôtel, elle se rendit compte qu'il faisait encore jour. Puisqu'elle n'avait aucun horaire précis à respecter, elle décida de modifier ses plans et d'aller d'abord sur la route 6, le temps de faire un combat. Elle espérait y trouver un dresseur de son niveau qu'elle pourrait défier, ou peut-être un Pokémon intéressant à capturer.
Mais lorsqu'elle y arriva, elle ne vit aucun dresseur débutant. Les seules personnes à s'y trouver étaient un groupe d'adolescents qui devaient avoir autour de dix-huit ans, et quelques dresseurs et dresseuses occupés à fouiller les hautes herbes à la recherche de Pokémon. Jill repéra celle qui semblait être la plus jeune de ceux-là -une fille qui avait probablement douze ou treize ans- et envisagea pendant un moment de la défier, jusqu'à ce que son attention soit attirée par le Pokémon qu'elle combattait. Jill était trop loin pour le distinguer avec précision, mais elle pouvait voir qu'il était petit, de couleur verte et semblait se battre avec dextérité.
En s'approchant un peu, Jill n'eut plus aucun doute sur la question: il s'agissait de Comète, qui affrontait sans broncher le Xatu de la dresseuse. Sans s'approcher, pour ne pas déranger le combat, Jill observa comment, avec une assurance remarquable, le Germignon tenait tête à son adversaire. Les perles vertes fixées sur son cou semblaient absorber continuellement l'énergie du Pokémon psychique et un coup d'oeil à celui-ci permit à Jill de confirmer qu'il subissait l'attaque Vampigraine. Le Xatu tentait bien de riposter à l'aide d'attaques psychiques, mais Comète se protégeait à l'aide d'une étrange barrière, que Jill supposa être l'attaque Mur Lumière. Finalement, le Pokémon Plante mit fin au combat avec un violent plaquage.
Jill voulut alors à son tour affronter le Germignon mais celui-ci, qui devait être affaibli par son combat, s'enfuit rapidement dans la forêt protectrice.
-Je te retrouverai, Comète! cria Jill, dépitée.
Le fait qu'elle n'ait pas pu tenter à nouveau de capturer ce Pokémon qu'elle convoitait, ajouté à l'absence de dresseurs de son niveau sur la route 6, lui avait sapé l'envie d'y rester. Mais, alors qu'elle allait rentrer à Safrania, elle vit un petit Pokémon passer en sautillant à quelques mètres d'elle. Un bref coup d'oeil permit à Jill de l'identifier comme un Axoloto. Aussitôt, elle lui courut après et, comme le Pokémon n'était pas rapide, elle eut tôt fait de le rattraper.
La jeune dresseuse fit sortir Piafabec de sa Pokéball. A ce moment, comprenant qu'il ne pourrait éviter le combat, l'Axoloto se retourna pour faire face à son adversaire.
-Piafabec, attaque Furie!
Aussitôt, l'oiseau se rua vers le Pokémon aquatique et lui assena une série de petits coups de bec. Ceux-ci furent amortis par la fine couche de substance toxique qui recouvrait le corps de l'Axoloto, et dont une partie vint se coller aux plumes de Piafabec. Celui-ci secoua rapidement ses ailes pour en évacuer la plupart, avant d'être chargé par son adversaire.
Mais les leçons d'Aeron avaient porté leurs fruits. Alors que le choc était imminent, Piafabec s'envola en arrière, sans quitter des yeux son adversaire qui s'écrasa contre le sol. Alors, en prenant un peu d'élan, le Pokémon oiseau piqua vers lui. Son bec vint heurter le corps de l'Axoloto avec une puissance impressionnante, laissant celui-ci faible et à terre. Jill en profita pour lancer une Pokéball. Sans surprise, celle-ci s'agita peu avant de s'immobiliser, laissant la dresseuse en possession de son troisième Pokémon.
Après avoir félicité chaleureusement Piafabec pour la manière dont il avait évité la charge -des félicitations auxquelles Piafabec répondit par un piaillement orgueuilleux-, Jill rentra à Safrania. Après avoir fait soigner ses Pokémon et pris ses affaires dans l'ordinateur du Centre Pokémon, elle rentra dans sa chambre. Là, un sandwich lui servit de dîner, puis elle se mit au lit. Quelques minutes après, fatiguée par cette longue journée, elle s'endormit.

***

Johto. Doublonville, dix heures du soir. Un homme aux cheveux gris entra dans un des plus grands immeubles de la métropole: les locaux du «Miroir de Johto», le plus célèbre des journaux à scandales des trois continents.
Sans prendre la peine de se présenter, il monta jusqu'au dernier étage et entra dans le bureau de la rédactrice en chef. Sans un mot, il lui tendit une grande enveloppe, soigneusement fermée.
-Il y a tout là-dedans? demanda la femme.
-Tout, répondit l'autre.
Puis, sans attendre plus longtemps, il ressortit du bâtiment. Derrière lui, les journalistes étaient, sans aucun doute, en train de redoubler d'ardeur dans leur travail.
L'homme eut un sourire. La machine était en marche.



Comme d'hab, j'attends tous les commentaires, critiques, suggestions, avis. De préférence, argumentés...

Le commentaire a été fait sur jvc.com, donc...

Oui, je sais, normalement, l'inverse aurait été mieux, mais je croyais que le forum était mieux.

Bon, sinon, est ce que tu vas enfin nous écrire un bon chapitre ? --> Je plaisante, bien sûr...

Le nouveau design n'est pas mal, même si je préfère le bleu, mais bon, si on écoute la préférence en couleur de chacun, on n'en sort pas (ou on termine avec Alterarlequin).

Bonne continuation, je posterai peut-être un chapitre avant noël (ça sera plus calme).

Voilà.

Trés sympa ce chapitre. J'adore les phases d'apprentissage dans les fan-fics. ^^

J'suis totalement plongé dans l'univers pokemon là, la suite !

Le chapitre est cool, cependant le combat entre Jill et Aeron m'a un peu ennuyée, c'est peut-être parce qu'on sait déjà qu'elle va perdre, je sais pas trop, non en fait c'est toute la partie avec Aeron, j'ai pas été très passionée. Pourtant, ce n'est pas dans mon habitude de ne pas aimer ce genre, j'adore Aeron et je ne demande pas qu'il y ait des évènement spectaculaires, franchement je ne sais pas du tout.
Bon, à part ça j'ai pas grand chose à reprocher, c'est toujours excellent.

(Je crois que je me suis mal exprimée.)

Bah Aeron vient d'exploser un dresseur, Jill est une débutante... le combat c'était juste por la tester. Aeron voulait voir ce qu'elle savait faire, il savait très bien qu'il allait gagner.

Hiiiiiiiiiiiii Tornado tu as fait une faute!

Bon, de toute façon, je ne sais même pas pourquoi ça m'a ennuyée, passons, c'est juste question de goût.